Les Arawaks (1) appelés aussi
Igneris, peuple pacifique, de marins et de pêcheurs, venus du nord-est de
l'Amérique du sud (région de l'Orénoque, côte du Venezuela), au tout début de l'ère
Chrétienne, furent les premiers hommes à s'implanter en Martinique. |
|
A partir de
l'an mille, ils seront menacés, chassés vers les grandes Antilles puis finalement
exterminés par les Caraïbes (2),
un peuple belliqueux et cannibale mais pas insensible à la beauté du site qu'ils
baptisèrent "Madinina" : l'île aux fleurs. |
Leurs traditions, recueillis par
le père Breton et par le père Dutertre, conservaient le souvenir de leurs origines, de
leurs luttes contre les Arawaks. Les découvertes archéologiques ont confirmé ces
traditions. |
|
Ce n'est qu'au
cours de son 4ème voyage aux Indes occidentales, soit 10 ans après la découverte de la
Guadeloupe, que Christophe Colomb (3)
découvrit la Martinique le 15 Juin 1502. |
|
Lassés de se
voir régulièrement mangés par les farouches guerriers Caraïbes, les Espagnols
abandonnent les Petites Antilles à leurs ennemis, les Anglais et les Français, pour
préférer les terres plus riches du Mexique et du Pérou. Ce n'est qu'en 1635 que les
premiers français, s'installeront en Martinique au nom de la couronne de France. |
|
Entre Juin et
Septembre 1635, Pierre Belain d'Esnambuc (4)
fondateur de la compagnie des îles d'Amérique, créée par Richelieu, installe un fortin
et lui donne le nom de son Saint Patron : St Pierre. Il fonda alors la colonie de la
Martinique |
|
La canne à sucre va
devenir le pivot des économies insulaires antillaises vers 1640. |
|
En 1650, Jacques du
Parquet, neveu d'Esnambuc devenu gouverneur de la Martinique, achète l'île. C'est
l'époque des Seigneurs-Propriétaires, époque de relative prospérité malgré les
luttes contre les Caraïbes. Dix ans plus tard la paix générale et définitive est
signée avec les Caraïbes. |
|
La Martinique devient
le chef-lieu du gouvernement général des îles et prospère au détriment de la
Guadeloupe. |
|
La flotte hollandaise
assaille sans succès le Fort-Royal (Fort-de-France) défendu par une poignée d'hommes.
Les îles sont rattachées à la couronne de France. Anglais, Français et Hollandais vont
se disputer tour à tour l'hégémonie dans cette partie du monde. |
|
La mise en
valeur des terres exigeait beaucoup de main d'uvre. Les colons eurent recours aux esclaves (5)
noirs. Les premiers "voyages triangulaires" s'organisent entre les ports
atlantiques de la France, la Guinée et les Antilles. Les navires négriers entassent dans
leurs cales des milliers de malheureux échangés aux rois africains contre des
pacotilles. Ils les revendent ensuite dans les îles comme du bétail, au terme d'un
voyage inhumain et meurtrier, puis ils regagnent l'Europe chargés d'épices et de
denrées exotiques. |
|
En 1685, un statut
des esclaves est définie par le "Code Noir". Toujours considérés comme des
propriétés mobilières, ils obtiennent sur papier certains droits : repos dominical,
protection contre les traitements inhumains infligés par quelques grands planteurs, droit
à une nourriture suffisante, à l'instruction religieuse, mais ce code reste sévère
pour les révoltés et les fugitifs : "nègres-marrons". |
|
La Martinique est
occupée par les Anglais en 1762. Le traité de Paris en 1763 permet à la France de
récupérer la Martinique et la Guadeloupe afin de conserver le monopole du sucre. |
|
En 1789, la
révolution française répand dans ses colonies les grandes idées égalitaires qui ont
conquis le peuple de la métropole. |
|
Les Anglais
occuperont à nouveau la Martinique vers 1794 et ne sera restitué qu'en 1814. Pendant ce
temps, Joséphine de Beauharnais, née dans la commune des Trois-îlets, épouse un
général du nom de Bonaparte. Le 16 juillet 1802, la loi du 4 février 1794 qui avait
aboli l'esclavage est annulée par Bonaparte. La colère est générale en Guadeloupe mais
plus modérée en Martinique qui sous l'occupation des anglais ne connut pas l'abolition.
Cinq ans plus tard, Napoléon divorce d'avec Joséphine. |
|
Sous la seconde
république, plus de 70.000 esclaves ont accédé au statut d'hommes libres le 22 mai 1848
en Martinique, lors de la libération de l'esclavage (voir
"l'Esclavage"). Les colons ont alors fait appel à des
travailleurs chinois et hindous. |
|
La Martinique et la
Guadeloupe sont représentées en métropole par deux députés et un sénateur en 1875. |
|
Le 8 mai 1902
l'éruption de la Montagne pelée fait environ 30.000 morts à St-Pierre
(6) : la capitale appelé le "petit
Paris des Antilles" . Fort-de-France devient la seule capitale économique et
administrative de l'île. |
|
En 1946, la
Martinique, devient département Français d'Outre-Mer (DOM), comme la Guadeloupe et la
Guyane. |
|
|
|
|

|
|
|
Arawaks
(1) ou Arrouagues. On en connaît très peu sur ce peuple
pacifique car ils ont été exterminés par les Caraïbes. On a retrouvé que quelques
objets artisanaux. |
|
 

|
Céramiques Arawaks |
Caraïbes
(2) Les Caraïbes avaient conquis toutes les petites
Antilles sous la conduite d'un chef unique Kallinago. Au cours de leurs raids
sanglants, ils se montraient d'une galanterie qui ne les honore pas pour autant en
épargnant les femmes, les conservant intactes à des fins très personnelles. Les
premiers colons européens eurent ainsi la surprise d'entendre parler deux langues
différentes chez les mêmes indiens. Ils se nourrissaient principalement de crustacés et
de mollusques (crabes, lambis), de poissons. |

|
Caraïbes |
Les Caraïbes en
étaient à l'âge de la pierre polie. Ils utilisaient aussi le bois pour fabriquer des
armes (arcs, flèches, massues). |
Ils n'ignoraient pas
l'artisanat : les femmes filaient le coton et tissaient des hamacs, les hommes
fabriquaient des paniers et des poteries. |
Les Caraïbes
vivaient groupés en familles par hameaux. Le nom de Carbet désignait la maison commune
où se réunissaient les hommes. |
Les Caraïbes
croyaient en l'existence de plusieurs dieux semblables aux hommes et aux femmes, dieux
auxquels ils faisaient des offrandes de cassaves et de "ouicou" et
autre "mabi". |

|
Danse
de guerre Caraïbe |
En 1660 après une guerre âpre et
sans merci avec les colons ambitieux, les Caraïbes furent expulsés de l'île. Leur chef
le plus connu s'appelait Pilote, d'où le nom de la ville : "Case Pilote". |
En moins de 200 ans les Caraïbes
disparurent des îles. Certains rescapés du génocide gagnèrent l'Amérique Centrale ou
acceptèrent d'être mis dans des réserves sur l'île de la Dominique.
 |
|
Colomb
(3) : |

|
Rencontre de Christophe Colomb avec les indiens Caraïbes |
d'Esnambuc
(4) : |

|
Pierre
Belain d'Esnambuc débarque à Bellefontaine en 1635 |
Esclaves
(5) : |

|
Capturés,
échangés contre des "coquillages-monnaies" (cauris), mis au fer et entassés
dans les cales des navires |
St-Pierre
(6) : |

|
Baie
de Saint-Pierre |
Lors de sa
destruction et de la disparition de près de 30 000 de ses habitants, Saint-Pierre, la
plus ancienne ville de la Martinique avait deux siècles et demi d'existence. |
C'est, en effet, en
septembre 1635, que Pierre Belain d'Esnambuc, venant de Saint-Christophe, première
colonie française aux Antilles, avec cent hommes aguerris et bien préparés, des armes,
des instruments, des plantes, débarqua à l'embouchure de la "Roxelane", bien
accueilli par les Indiens Caraïbes qui l'aidèrent à construire le Fort
Saint-Pierre, point de départ de la cité qui connut un très rapide développement. |
En 1902, on y
comptait près de 40 000 habitants. Saint-Pierre, "Le petit Paris des
Antilles" disait un chroniqueur en 1815, était le centre des activités
économiques et commerciales, au premier rang des grands ports de la Caraïbe, creuset de
la vie intellectuelle, avec des écoles et des lycées réputés. C'était aussi un centre
d'animation culturelle grâce à son théâtre et à son carnaval connus dans toutes les
Antilles et au-delà. |
 |
Jardin
des plantes
- Église du Fort |
La population se
composait de blancs, industriels, commerçants, fonctionnaires ou gens de passage; de
noirs, descendants d'esclaves, de mulâtres, professeurs, médecins, avocats. Une
population gaie, laborieuse, fière de sa ville et qui ne semblait nullement se soucier du
volcan. |
|
Mulâtresse |
Une
célèbre chanson sur St-Pierre (en créole) : Moin descen'n Saint-Piè |
|
Manman moin
dit moin
Tit Asson mon fi
Daubanne rivé
Faut ou descen'n Saint-Piè
Aille acheté ba moin
Quand moin rivé Saint-Piè
Daubanne* té fini Caille Bébé
Faïs moin anmusé moin
Epi Julia Cabosse
Moin descen'n Saint-Piè
Pou chèché Daubanne
Moin pas trouvé Daubanne
Moin trouvé bell' femme
Moin amusé moin.
Ah ! sirop femme Saint-Piè dou
Ouaille sirop femme Saint-Piè doux
Ah ! sirop femme Saint-Piè doux
Moin caille Saint-Piè pou moin amusé moin (bis).
*poterie venant d'Aubagne (Sud de la France). |
|
L'éruption... |
|
Ce
célèbre volcan de la Martinique a été, incontestablement, le siège de terribles
éruptions du temps où Madinina était occupée par les Indiens Caraïbes.
Ceux-ci, en effet, se voyant chassés de leur île par les colons mieux armés, ont juré
que la Montagne de Feu se vengerait... |
Selon la
légende, acculés par les colons aux bords des falaises de la région du Prêcheur, les
derniers indiens se seraient précipités dans le vide plutôt que de se rendre, et
prirent à témoin la "Grande Montagne" de leur infortune tout en proférant de
terribles malédictions... 240 ans plus tard la Pelée vengera Pilote et ses guerriers des
Français en semant la désolation à St-Pierre. |
|

|
Aiguille
-
Nuée ardente |
Nuée ardente,
dôme, aiguille ont été reconnus et retenus comme caractères essentiels des volcans à
lave visqueuse et définissent les éruptions de type Péléen. Le terme même de
"nuée ardente" date de là, créé et défini par Alfred Lacroix comme étant
"une émulsion de matériaux solides dans un mélange d'eau et de gaz à haute
température (800°, 150m/s)". |
|

|
Théâtre
de St-pierre (avant)
- (après) |
|

|
La
cloche de la cathédrale -
Les ruines de l'évêché -
Les ruines de la cathédrale |
|
|
St-Pierre
le 10 Mai |

|
Le survivant Sylbaris
- Sa cellule |
Le
cachot, petite construction aux murs épais qui préserva de la mort, le prisonnier
Sylbaris : un ouvrier agricole alcoolique. Atrocement brûlé, il ne fut découvert que le
11 Mai. Par la suite, il fut engagé par le cirque Barnum, connut quelques années de
succès, et mourut à Panama, avant d'atteindre la soixantaine, dans le plus grand
dénuement. Toujours est-il que Sylbaris devait rester au regard de l'histoire "le
miraculé de Saint-Pierre". |
|

|
Les
ruines de St-Pierre |
|