A voir en Martinique

                              L'Histoire                   32.jpg (13461 octets)

    Les Arawaks (1) appelés aussi Igneris, peuple pacifique, de marins et de pêcheurs, venus du nord-est de l'Amérique du sud (région de l'Orénoque, côte du Venezuela), au tout début de l'ère Chrétienne, furent les premiers hommes à s'implanter en Martinique.
    A partir de l'an mille, ils seront menacés, chassés  vers les grandes Antilles puis finalement exterminés par les Caraïbes (2), un peuple belliqueux et cannibale mais pas insensible à la beauté du site qu'ils baptisèrent  "Madinina" : l'île aux fleurs.
Leurs traditions, recueillis par le père Breton et par le père Dutertre, conservaient le souvenir de leurs origines, de leurs luttes contre les Arawaks. Les découvertes archéologiques ont confirmé ces traditions.
    Ce n'est qu'au cours de son 4ème voyage aux Indes occidentales, soit 10 ans après la découverte de la Guadeloupe, que Christophe Colomb (3) découvrit la Martinique le 15 Juin 1502.
    Lassés de se voir régulièrement mangés par les farouches guerriers Caraïbes, les Espagnols abandonnent les Petites Antilles à leurs ennemis, les Anglais et les Français, pour préférer les terres plus riches du Mexique et du Pérou. Ce n'est qu'en 1635 que les premiers français, s'installeront en Martinique au nom de la couronne de France.
    Entre Juin et Septembre 1635, Pierre Belain d'Esnambuc (4) fondateur de la compagnie des îles d'Amérique, créée par Richelieu, installe un fortin et lui donne le nom de son Saint Patron : St Pierre. Il fonda alors la colonie de la Martinique
   La canne à sucre va devenir le pivot des économies insulaires antillaises vers 1640.
   En 1650, Jacques du Parquet, neveu d'Esnambuc devenu gouverneur de la Martinique, achète l'île. C'est l'époque des Seigneurs-Propriétaires, époque de relative prospérité malgré les luttes contre les Caraïbes. Dix ans plus tard la paix générale et définitive est signée avec les Caraïbes.
   La Martinique devient le chef-lieu du gouvernement général des îles et prospère au détriment de la Guadeloupe.
   La flotte hollandaise assaille sans succès le Fort-Royal (Fort-de-France) défendu par une poignée d'hommes. Les îles sont rattachées à la couronne de France. Anglais, Français et Hollandais vont se disputer tour à tour l'hégémonie dans cette partie du monde.
    La mise en valeur des terres exigeait beaucoup de main d'œuvre. Les colons eurent recours aux esclaves (5) noirs. Les premiers "voyages triangulaires" s'organisent entre les ports atlantiques de la France, la Guinée et les Antilles. Les navires négriers entassent dans leurs cales des milliers de malheureux échangés aux rois africains contre des pacotilles. Ils les revendent ensuite dans les îles comme du bétail, au terme d'un voyage inhumain et meurtrier, puis ils regagnent l'Europe chargés d'épices et de denrées exotiques.
   En 1685, un statut des esclaves est définie par le "Code Noir". Toujours considérés comme des propriétés mobilières, ils obtiennent sur papier certains droits : repos dominical, protection contre les traitements inhumains infligés par quelques grands planteurs, droit à une nourriture suffisante, à l'instruction religieuse, mais ce code reste sévère pour les révoltés et les fugitifs : "nègres-marrons".
   La Martinique est occupée par les Anglais en 1762. Le traité de Paris en 1763 permet à la France de récupérer la Martinique et la Guadeloupe afin de conserver le monopole du sucre.
   En 1789, la révolution française répand dans ses colonies les grandes idées égalitaires qui ont conquis le peuple de la métropole.
   Les Anglais occuperont à nouveau la Martinique vers 1794 et ne sera restitué qu'en 1814. Pendant ce temps, Joséphine de Beauharnais, née dans la commune des Trois-îlets, épouse un général du nom de Bonaparte. Le 16 juillet 1802, la loi du 4 février 1794 qui avait aboli l'esclavage est annulée par Bonaparte. La colère est générale en Guadeloupe mais plus modérée en Martinique qui sous l'occupation des anglais ne connut pas l'abolition. Cinq ans plus tard, Napoléon divorce d'avec Joséphine.
   Sous la seconde république, plus de 70.000 esclaves ont accédé au statut d'hommes libres le 22 mai 1848 en Martinique, lors de la libération de l'esclavage (voir "l'Esclavage"). Les colons ont alors fait appel à des travailleurs chinois et hindous.
   La Martinique et la Guadeloupe sont représentées en métropole par deux députés et un sénateur en 1875.
   Le 8 mai 1902 l'éruption de la Montagne pelée fait environ 30.000 morts à St-Pierre (6) : la capitale appelé le "petit Paris des Antilles" . Fort-de-France devient la seule capitale économique et administrative de l'île.
   En 1946, la Martinique, devient département Français d'Outre-Mer (DOM), comme la Guadeloupe et la Guyane.

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Arawaks (1) ou Arrouagues. On en connaît très peu sur ce peuple pacifique car ils ont été exterminés par les Caraïbes. On a retrouvé que quelques objets artisanaux.

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Céramiques Arawaks

Caraïbes (2) Les Caraïbes avaient conquis toutes les petites Antilles sous la conduite d'un chef unique Kallinago. Au cours de leurs raids sanglants, ils se montraient d'une galanterie qui ne les honore pas pour autant en épargnant les femmes, les conservant intactes à des fins très personnelles. Les premiers colons européens eurent ainsi la surprise d'entendre parler deux langues différentes chez les mêmes indiens. Ils se nourrissaient principalement de crustacés et de mollusques (crabes, lambis), de poissons.

  

Caraïbes

   Les Caraïbes en étaient à l'âge de la pierre polie. Ils utilisaient aussi le bois pour fabriquer des armes (arcs, flèches, massues).
   Ils n'ignoraient pas l'artisanat : les femmes filaient le coton et tissaient des hamacs, les hommes fabriquaient des paniers et des poteries.
   Les Caraïbes  vivaient groupés en familles par hameaux. Le nom de Carbet désignait la maison commune où se réunissaient les hommes.
   Les Caraïbes croyaient en l'existence de plusieurs dieux semblables aux hommes et aux femmes, dieux auxquels ils faisaient des offrandes de cassaves et de "ouicou" et autre "mabi".

Danse de guerre Caraïbe

En 1660 après une guerre âpre et sans merci avec les colons ambitieux, les Caraïbes furent expulsés de l'île. Leur chef le plus connu s'appelait Pilote, d'où le nom de la ville : "Case Pilote".
En moins de 200 ans les Caraïbes disparurent des îles. Certains rescapés du génocide gagnèrent l'Amérique Centrale ou acceptèrent d'être mis dans des réserves sur l'île de la Dominique.                                                      TOP
Colomb (3) :

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Rencontre de Christophe Colomb avec les indiens Caraïbes

d'Esnambuc (4) :

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Pierre Belain d'Esnambuc débarque à Bellefontaine en 1635

Esclaves (5) :

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Capturés, échangés contre des "coquillages-monnaies" (cauris), mis au fer et entassés dans les cales des navires

St-Pierre (6) :

Baie de Saint-Pierre

   Lors de sa destruction et de la disparition de près de 30 000 de ses habitants, Saint-Pierre, la plus ancienne ville de la Martinique avait deux siècles et demi d'existence.
   C'est, en effet, en septembre 1635, que Pierre Belain d'Esnambuc, venant de Saint-Christophe, première colonie française aux Antilles, avec cent hommes aguerris et bien préparés, des armes, des instruments, des plantes, débarqua à l'embouchure de la "Roxelane", bien accueilli par les Indiens Caraïbes qui l'aidèrent  à construire le Fort Saint-Pierre, point de départ de la cité qui connut un très rapide développement.
   En 1902, on y comptait près de 40 000 habitants. Saint-Pierre, "Le petit Paris des Antilles" disait un chroniqueur en 1815, était le centre des activités économiques et commerciales, au premier rang des grands ports de la Caraïbe, creuset de la vie intellectuelle, avec des écoles et des lycées réputés. C'était aussi un centre d'animation culturelle grâce à son théâtre et à son carnaval connus dans toutes les Antilles et au-delà.

  

Jardin des plantes                      -             Église du Fort

   La population se composait de blancs, industriels, commerçants, fonctionnaires ou gens de passage; de noirs, descendants d'esclaves, de mulâtres, professeurs, médecins, avocats. Une population gaie, laborieuse, fière de sa ville et qui ne semblait nullement se soucier du volcan.

 

Mulâtresse

   Une célèbre chanson sur St-Pierre (en créole) : Moin descen'n Saint-Piè

Manman moin dit moin
Tit Asson mon fi
Daubanne rivé
Faut ou descen'n Saint-Piè
Aille acheté ba moin

Quand moin rivé Saint-Piè
Daubanne* té fini Caille Bébé
Faïs moin anmusé moin
Epi Julia Cabosse

Moin descen'n Saint-Piè
Pou chèché Daubanne
Moin pas trouvé Daubanne
Moin trouvé bell' femme
Moin amusé moin.

Ah ! sirop femme Saint-Piè dou
Ouaille sirop femme Saint-Piè doux
Ah ! sirop femme Saint-Piè doux
Moin caille Saint-Piè pou moin amusé moin (bis).


*poterie venant d'Aubagne (Sud de la France).

L'éruption...

   Ce célèbre volcan de la Martinique a été, incontestablement, le siège de terribles éruptions du temps où Madinina était occupée par les Indiens Caraïbes. Ceux-ci, en effet, se voyant chassés de leur île par les colons mieux armés, ont juré que la Montagne de Feu se vengerait...

   Selon la légende, acculés par les colons aux bords des falaises de la région du Prêcheur, les derniers indiens se seraient précipités dans le vide plutôt que de se rendre, et prirent à témoin la "Grande Montagne" de leur infortune tout en proférant de terribles malédictions... 240 ans plus tard la Pelée vengera Pilote et ses guerriers des Français en semant la désolation à St-Pierre.

 

Aiguille               -                 Nuée ardente

Nuée ardente, dôme, aiguille ont été reconnus et retenus comme caractères essentiels des volcans à lave visqueuse et définissent les éruptions de type Péléen. Le terme même de "nuée ardente" date de là, créé et défini par Alfred Lacroix comme étant "une émulsion de matériaux solides dans un mélange d'eau et de gaz à haute température (800°, 150m/s)".

 

Théâtre de St-pierre (avant)                               -        (après)

   

La cloche de la cathédrale       -           Les ruines de l'évêché -            Les ruines de la cathédrale

 

St-Pierre le 10 Mai

  

Le survivant Sylbaris                        -      Sa cellule

  Le cachot, petite construction aux murs épais qui préserva de la mort, le prisonnier Sylbaris : un ouvrier agricole alcoolique. Atrocement brûlé, il ne fut découvert que le 11 Mai. Par la suite, il fut engagé par le cirque Barnum, connut quelques années de succès, et mourut à Panama, avant d'atteindre la soixantaine, dans le plus grand dénuement. Toujours est-il que Sylbaris devait rester au regard de l'histoire "le miraculé de Saint-Pierre".

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Les ruines de St-Pierre